Peindre un carrelage peut transformer une pièce sans casser… à condition de respecter une règle d’or : l’adhérence se gagne avant la peinture. Dans ce guide, tu vas savoir quand c’est une bonne idée, quand c’est une fausse économie, quels produits choisir (primaire, peinture, protection) et la méthode “pro” étape par étape pour éviter cloques, traces et écaillage.
Sommaire de l'article
Peindre un carrelage : quand c’est une bonne idée (et quand éviter)
Peindre un carrelage peut être une solution intelligente pour moderniser un mur ou une crédence. Mais ce n’est pas une baguette magique : tu ne “peins” pas vraiment le carrelage — tu construis une nouvelle peau qui doit accrocher, résister et vieillir correctement.
✅ C’est une bonne idée si…
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Le carrelage est sain : pas de carreaux décollés partout, pas de fissures majeures, pas de “son creux” généralisé.
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Les joints sont corrects (ou réparables localement).
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Tu peins un mur, une crédence, ou une zone peu agressée.
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Tu acceptes une méthode stricte : préparation + primaire + couches + durcissement.
❌ Mieux vaut éviter (ou être très prudent) si…
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Carrelage au sol dans une zone à fort passage (entrée, couloir, cuisine active).
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Zones directement arrosées (douche) sans produits et protocole très maîtrisés.
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Carrelage très brillant / très lisse et tu refuses ponçage + primaire.
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Support instable : carreaux qui bougent, joints qui s’effritent partout, microfissures répétées.
Règle simple : plus il y a d’eau, de chocs et de passage, plus la peinture souffre.
Sol, cuisine, salle de bain : ce qui change vraiment
Peindre un carrelage n’a pas la même difficulté selon la zone. Voici le diagnostic “pro” :
Carrelage mural
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Risque : faible à moyen
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Pourquoi : peu d’abrasion, peu de chocs
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C’est souvent le meilleur candidat pour la peinture
Crédence cuisine
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Risque : moyen
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Pourquoi : graisse + chaleur + nettoyages fréquents
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Condition : dégraissage impeccable, produit résistant, durcissement respecté
Carrelage au sol
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Risque : élevé
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Pourquoi : abrasion (semelles, chaises), micro-chocs, lavages
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Condition : produit “sol” réellement adapté + éventuelle protection + patience
Salle de bain / zone humide
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Risque : élevé
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Pourquoi : vapeur + condensation + projections d’eau
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Condition : support parfaitement sec + ventilation + protocole strict
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Attention : zones “douche” = niveau le plus dur à rendre durable
Durabilité : combien de temps ça tient ?
La bonne question n’est pas “est-ce que ça tient ?” mais où, avec quoi, et comment.
Tenue typique (ordre d’idée)
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Mur peu exposé : peut tenir longtemps si préparation et produits sont bons
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Crédence cuisine : tenue correcte si nettoyage doux et bon durcissement
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Sol / zone très fréquentée : usure plus rapide, surtout si produit inadapté
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Zone douche : risque de cloques/écaillage si le moindre détail est raté
Les 4 facteurs qui déterminent la tenue
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Préparation (dégraissage + ponçage + dépoussiérage)
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Primaire (indispensable sur carrelage lisse)
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Type de peinture (mur ≠ sol)
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Durcissement (le temps avant usage réel, pas juste le “sec”)
À retenir : une peinture peut sembler parfaite à J+1 et se dégrader à J+15 si la base est mauvaise.
Budget : combien ça coûte (ordre de grandeur)
Peindre un carrelage semble “moins cher” que remplacer… mais pas toujours.
Pourquoi ce n’est pas forcément économique
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Les produits adaptés (primaire + peinture résistante + protection éventuelle) coûtent plus cher qu’une peinture mur classique.
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Sur sol ou zones exigeantes, la réussite passe par plusieurs étapes, donc plus de temps.
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Si ça s’écaille, tu recommences : double coût.
Les coûts varient surtout selon :
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État du support (joints/ carreaux abîmés = préparation plus lourde)
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Zone (sol et salle de bain = plus technique)
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Surface + nombre de couches
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Temps de séchage et de durcissement (immobilisation de la pièce)
Astuce pro : si ton carrelage est très abîmé ou instable, peindre devient souvent une fausse bonne idée.
Produits : primaire, peinture, protection (quoi choisir)
1) La primaire d’accroche : la pièce maîtresse
Sur carrelage, la primaire est souvent ce qui fait la différence entre “ça tient” et “ça s’écaille”.
Elle sert à :
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créer une base d’adhérence sur un support lisse
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stabiliser la couche suivante
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réduire le risque de cloques et décollement
2) La peinture : mur ≠ sol
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Carrelage mural / crédence : peinture adaptée carrelage / multisupport de qualité
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Carrelage au sol : peinture sol / résine ou produit à haute résistance (sinon usure rapide)
Erreur classique : utiliser une peinture mur “standard” sur un sol → tenue très faible.
3) La protection : utile dans certains cas
Sur sol ou zones très sollicitées, une protection peut :
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augmenter la résistance aux rayures
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faciliter l’entretien
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limiter l’absorption des taches
Mais : elle ne sauve pas une mauvaise préparation.
Préparation : le protocole qui fait la différence
C’est la partie la moins glamour… et la plus importante.
Étape A — Diagnostic
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Carreaux fissurés ? joints qui s’effritent ? carreaux qui bougent ?
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Si le support est instable : répare avant, sinon la peinture souffre.
Étape B — Dégraissage (surtout cuisine)
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Nettoyage fort + rinçage sérieux
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L’objectif : enlever graisse, savon, film invisible
Si ça glisse sous le doigt : ce n’est pas prêt.
Étape C — Ponçage (micro-accroche)
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Sur carrelage brillant, le ponçage crée une micro-rugosité
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Ponçage léger mais régulier, puis dépoussiérage impeccable
Étape D — Dépoussiérage
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Aspirateur + chiffon propre légèrement humide
La poussière = ennemie n°1 de l’adhérence.
Méthode pro étape par étape
1) Protection
Bâches, scotch, angles, plinthes, robinetterie. Peindre du carrelage c’est souvent “plein d’obstacles”.
2) Nettoyage / dégraissage
Ne bâcle pas. En cuisine, c’est souvent là que tout se joue.
3) Réparations
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joints à reprendre si nécessaire
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carreaux abîmés : réparation ou remplacement local
4) Ponçage + dépoussiérage
Tu prépares une base “accrochante”.
5) Primaire d’accroche
Application homogène, sans surépaisseur, temps de recouvrement respecté.
6) Peinture (2 couches… parfois 3)
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rouleau bien chargé (sinon traces)
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passes croisées, régularité
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respect du temps entre couches
7) Durcissement (le point que tout le monde rate)
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“Sec” ne veut pas dire “résistant”
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Sur sol, attends le temps nécessaire avant usage réel (marcher, laver, remettre meubles)
Finitions, entretien, réparations
Finition propre
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évite les surépaisseurs dans les angles
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retire les scotchs au bon moment (pas quand tout est “dur comme pierre”)
Entretien
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nettoyage doux au début
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évite les abrasifs et produits agressifs tant que le durcissement n’est pas complet
Si ça cloque ou s’écaille
La cause est presque toujours l’une de ces 4 erreurs :
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pas de primaire
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support gras / mal nettoyé
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humidité résiduelle
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peinture inadaptée (mur sur sol)
Alternatives si tu hésites
Parfois, l’alternative est plus logique :
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Recarreler : plus durable, plus cher, plus lourd
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Panneaux / solutions de crédence : rapide, propre en cuisine
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Revêtement sol adapté : parfois plus fiable que “peinture sur sol très passant”
Bon réflexe : si tu veux une solution “zéro prise de tête” sur un sol très sollicité, peindre n’est pas toujours la meilleure option.
FAQ — les questions qui font gagner du temps
Est-ce que la peinture sur carrelage tient vraiment ?
Oui, surtout sur mur/crédence, si préparation + primaire + produit adapté + durcissement sont respectés. Sur sol, la tenue dépend fortement de l’usage.
Faut-il poncer le carrelage avant de peindre ?
Souvent oui, surtout sur carrelage lisse ou brillant. C’est une base pour améliorer l’adhérence.
Peut-on peindre un carrelage en salle de bain ?
Oui, mais c’est plus risqué. Il faut un support parfaitement sec, une bonne ventilation, et une peinture adaptée. Zones directement arrosées = prudence maximale.
Quelle peinture pour un carrelage au sol ?
Une peinture conçue pour les sols ou une solution très résistante. Une peinture mur classique n’est pas prévue pour l’abrasion.
Combien de couches faut-il ?
Généralement 2, parfois 3 selon couleur et couvrance. Une application trop fine fait ressortir des traces.
Combien de temps avant de marcher dessus ?
Le “sec au toucher” ne suffit pas. Sur sol, il faut laisser durcir avant usage réel (souvent plusieurs jours selon produit et conditions).
Peut-on peindre les joints ?
Oui, mais si les joints sont abîmés/noircis, mieux vaut les rénover avant pour éviter que tout vieillisse mal.
Conclusion
Peindre un carrelage, c’est possible — et parfois très réussi — mais c’est rarement “un petit coup de peinture vite fait”.
Si tu veux un résultat durable : préparation, primaire, produit adapté à la zone, et surtout durcissement. C’est ça qui fait la différence entre une rénovation “propre” et une peinture qui s’écaille.
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